Je suis le Sahara.
Je viens me mettre à nu.
Je suis le Saharien
qui viens des Kel Iru,
maître de mon destin
et maître de ma terre,
terre paroxysmique,
terre qui vient de loin.
Génie géologique,
démesure d’espace traversé par l’essuf.
Comblé par l’horizon
l’horizon qui épure.
Je suis le Saharien fait de sable et d’excès, de silex et de gypse.
De croûte et de cuirasse,
d’étain, de vent, de feu,
d’absence et de patience, je suis le Sarahoui.
Sans fard sans tromperie,
dans ma brutalité.
L’horizon me fascine.
Je suis l’un des derniers nomades du désert
nomade du silence
et de l’incandescence des vastes solitudes
et de l’aridité
et de la nudité.
J’ai appris la lenteur,
rencontré l’absolu, connu le dénuement.
Je suis la plénitude.
Je suis le Sahara.